If Marseille

Aujourd’hui, je vous parle d’un roman intitulé « If Marseille », récemment paru aux éditions L’Atinoir. Il a été écrit à quatre mains par Benoît Gontier et Juan Manuel Villalobos, sous forme d’une correspondance fictive échangée par les alter ego qu’ils ont créés et dont ils ont imaginé qu’ils étaient tous deux invités, en prévision de la manifestation « Marseille, capitale européenne de la culture », à y séjourner en résidence d’auteur.

L’attrait du roman tient tout d’abord à l’originalité des personnages, dont les auteurs ont, pour les besoins de cet échange épistolaire, endossé à la fois la personnalité et – ce qui est évidemment savoureux du point de vue de la langue – le mode d’expression: « Demoiselle K » (jeune « écrivaine-performeuse » branchée originaire de la banlieue lilloise) pour Benoît Gontier, et Agustín Altamirano (auteur mexicain déjà reconnu mais traversé de doutes) pour Juan Manuel Villalobos.
Et puis il y a bien sûr la ville de Marseille, pleine de beautés cachées mais trop soucieuse de paraître sous son jour le plus flatteur pour ne pas déchaîner la malice des auteurs. Avec humour, ceux-ci s’ingénient à dynamiter par toutes sortes de moyens la solennité de l’événement culturel (ratages dans l’organisation, incidents imprévus, quiproquos…), le moins explosif n’étant pas le rapprochement inattendu qui se noue entre la délurée et impertinente Demoiselle K et le romantique et guindé Agustín.

Il se trouve que j’avais croisé Benoît Gontier à Marseille, où je m’étais rendu non pas en résidence d’auteur ;), mais pour prendre part au Festival Colibris consacré à des « Regards croisés entre écritures arabes et latino-américaines ».
Artiste associé à la compagnie « Peu importe », il était l’un des lecteurs interprètes du magnifique collage de textes réalisé par sa complice Tamara Scott Blacud à partir de différents textes des auteurs invités.
« If Marseille » est la preuve que, non content de bien servir les textes des autres, Benoît est capable d’en (co)écrire d’excellents…

Copyright Khaled Osman (novembre 2013)

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