La fiction prend toute sa place, les artifices de la littérature se déploient librement…

Il est en train de se passer quelque chose avec La Demeure du vent, le nouveau roman de Samar Yazbek, comme en témoigne la superbe critique de Richard Jacquemond dans Le Monde (extrait):

« La Syrie reste au coeur de l’écriture de Samar Yazbek […] « La Demeure du vent est son troisière roman traduit, outre trois ouvrages en forme de témoignages sur le soulèvement, puis sur la guerre civile en Syrie […]
Fiction et non-fiction se nourrissent l’une l’autre, se complètent et participent d’un vaste projet d’écriture de l’histoire, dont les écrivains se vivent comme les garants et les dépositaires.
Mais avec La Demeure du vent, la fiction prend toute sa place, les artifices de la littérature se déploient librement.
La Syrie évoquée ici est celle de la montagne alaouite, que connaît bien Samar Yazbek, issue de cette communauté qui est aussi celle de la famille Assad et dont elle donne à voir, par petite touches très dicrètes, la spiritualité originale, « ancrée dans le lien avec la nature et avec la vie ».
Ce lien fusionnel avec la nature est ce qui caractérise le mieux Ali, personnage central et narrateur du roman. Ce qui nous vaut de très belles pages où l’écriture de Samar Yazbek […] prend des accents qui évoquent Giono.
Mais le djebel alaouite […] n’a plus grand chose à voir avec la montagne de Lure, dans un pays exsangue où ces montagnards, déjà au bas de l’échelle sociale en temps ordinaire, survivent à peine depuis le déclenchement de la « guerre » – elle n’est jamais qualifiée ici, ce qui lui confère une sorte d’immanence. »
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La Demeure du vent, Samar Yazbek, (trad. Ola Mehanna et Khaled Osman), collection La Cosmopolite, Stock, janvier 2023.

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